Exposition "Des jeunes gens modernes" Mercredi 5 mai 2010 Espace Art 22. Bruxelles.

Publié le par superheights

pic04827.jpg
Le concert de polyphonic Size n'aura pas lieu!

Le groupe a annoncé l'annulation de leur concert exceptionnel 48 heures avant le début de l'évènement qui devait cloturer le vernissage  "des jeunes gens modernes" à Bruxelles.
L'exposition, elle, est splendide! Un focus sur quelques groupes, personnages , graphistes, labels...français, et parisiens en particulier du début des 8O's, qui montre comment une identité, des attitudes,un air, un signe des temps se construisaient et allaient ajouter une pierre au bénéfices des années posterieures. Les nombreuses archives présentées sont là pour parler de l'urgence, l'énergie, et la radicalité du moment. Les clichés de groupes en backstage, de soirées décadentes (Taxi Girl, Pacadis , Yves Adrien, Maripol...) de vidéos expérimentales "do it yourself", de pochettes de disques ou affiches de concerts en témoignent.
J'ai vu des larmes couler au dessus d'une vitrine rassemblant des souvenirs précieux; flyers de Digital Dance, fanzines, tickets de concerts au Plan K, première édition de "From Brussel with Love" sur cassette...
Bruxelles méritait bien qu'on lui consacre aussi une exposition avec ses "jeunes gens modernes" à elle, étant devenue durant quelques années, le centre du monde musical. Au moins pour ceux qui comme moi, recherchaient dans la musique un subtile mélange de punk, musique savante, mélodies pop, et expérimentations synthétiques. Je tournais autour de l'Atomium comme un électron impatient de recevoir sa dose électrique. Minimal Compact, Tuxedomoon (a voir! l'aquarelle originale qui fit la pochette d'Half Mute), Crammed, Les Disques Du Crepuscule, Le Plan K, Factory Bn, Honneymoon Killers...Même caché, l'impact fut irréversible. Un mouvement sur lequel je ne mettais pas plus de mots que "New Wave". Naturellement invisible, la nouveauté avançait dans ma vie sur ses pattes de colombe, et préparait incidieusement mes oreilles à la deferlante électronique des années à venir...mais pas seulement.
Alors pour honorer la branche synth-pop de cette scène aussi riche qu' éphémère, Polyphonic Size, s'était laissé persuader de l'intêret de sa reformation.
Seulement voilà, c'est sans compter avec l'esprit guerrier qui plane en ce moment sur la Belgique... Et qui sait si plus qu'une reformation poussiéreuse et frelatée, plus que des musiciens qui enverraient tout le monde voir la modernité sans y aller eux même, les archives présentes dans l'expo,ne sont les seules uniques pour parler de la singularité d'un moment, qui ne pourra plus jamais se produire avec la même intensité, et radicalité.
Alors je garderais en tête les collages de Cieslewicz et Lou Lou Picasso pour ses peintures, qui plutôt que d'imiter l'horreur qu'ils avaient comprises, cherchaient à l'éloigner et en atténuer les effets funestes au travers d'une esthétique post nucléaire dandy. L'heure n'est ni à la nostalgie, ni au malheur, le futur est déjà là, et il faut faire avec.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
<br /> <br /> j'aime ;-)<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre