Midi Festival ,Villa Noailles, Hyères Les Palmiers, 23- 24- 25 juillet 2010

Publié le par superheights

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Un disque c'est rassurant , c'est plat, c'est rond, c'est tiède. Vendredi dans le jardin de la Villa, je fonce vers le stand de disques tenu par un mec qui, un temps, officiait dans un shop obscur à Avignon.
Je réserve un Arthur Russell, le producteur plus connu pour sa disco "solaire" que pour "Les disques du crépuscule" .
Le premier jour du Midi-festival, a pour habitude- c'est un rituel- un système, même! d'acceuillir un de ces New-Yorkais qui détient à lui seul l'histoire de la pop music entre ses doigts de guitariste. L'année dernière, Arto Lindsay, nous donnait du bon temps, en jouant au rythme des cigales, un rock déviant chargé de No Wave , de Bossa Nova, de Free Jazz ou de pop minimale. Mais attention, rien d'hermétique à tout cela ! sur scène, it's only rock'n roll! Tout le monde n'avait pas compris...
Le 23 juillet 2010, Lee Ranaldo, à la demande des organisateurs, nous convie à un set acoustique (sic), équipé de 3 guitares classiques et 2 valises d'effets. Il crée le miracle en jouant le plus subtil de Sonic Youth, et même si la chaleur, à moins que ce ne soit une force étrange, désarcorde le manche des instruments, la foule, composée à 80% d'une jeunesse dorée et croustillante, est animée par le même mouvement unidirectionnel de satisfaction.
Ce serait accorder  beaucoup trop d'importance au hasard si, pour finir le concert, Lee Ranaldo n'avait voulu totalement nous combler en interprétant le meilleur morceau de Murray Street;  "Karen revisited". Quand arrive dans le refrain, sans prévenir "...miscommunication...", c'est tout mon amour pour ces mélodies difficiles et limpides à la fois qui éclate, pendant que jaillit le larsen final....
La brise circulait enfin librement autour de moi, le soir venait de tomber, les cordes retrouvaient leur tension et les familles, le chemin des campings.
Mais voilà, si on voulait encore entendre le son de guitare et la voix de Lee, il fallait flinguer les groupes suivants. Et les Vivian Girls ne méritaient pas ça. Les cheveux au vent, elles jouèrent un surf punk comme des sirènes, et mieux que les Ramones! ... au moins , leurs  mélodies je ne les connaissaient pas.
On a eu aussi Fergus & Geronimo, ils ont passé les 3 jours à la Villa. Je les ais vu les Texans, se fondre dans la foule d'adolescentes, l'air de dire:  " l'amour? ...moi et ma bande, on est pas intéréssé par ça, non  vraiment,  pas branché la dessus...". N'empêche qu'ils ne voulaient plus en partir du festival, Merde! retourner au Texas, aprés avoir vécu ça!!
Moi je me suis regalée de leur reprise du "Silly Girl" des TV-Personalities.
Le samedi soir, il fallait pas sortir. Dans le sud, c'est comme à Paris, le samedi soir, la musique est meilleure chez soi.
Dimanche, je visite pour la 3eme fois la Villa moderniste conçu par Mallet-Stevens, là où il faisait bon être invité dans les années 20.
Ce 25 juillet 2010,  The Strange Boys montent sur scène, Ils viennent du Texas, n'ont jamais joué, si ce n'est en France, tout au moins dans un cadre aussi somptueux et déclenchent le coup de tonnerre tant attendu. Dés les premiers morceaux, le public devient hystérique et les corps commencent à voler. Du Rock'n Roll! comme en 60, les mecs! A part qu'on est en 2010. Ca fait longtemps qu'on a découvert l'électricité! Et que le "garage" est cautionné par les parents. Non, pour fouler un interdit, il aurait fallut...mettre a mal le racisme, gangrène de la région PACA, mais soyons optimistes, là où croit un danger, vient aussi ce qui sauve...C'est pour cela qu'ici la bonne humeur est de mise. Moi et ma peau blanche, l'année prochaine c'est sûr, nous reviendront au Midi-festival!

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